L’optimisation de votre site n’est pas la 1ère chose à faire pour améliorer le taux de conversion (03 février 2012)

Récemment, un contact professionnel m’a sollicité pour réaliser un audit de l'interface de son site car les résultats suite à une refonte ergonomique du front-office ne sont pas à la hauteur de ses objectifs.

La demande initiale m'a assez étonné car elle sous-entend un postulat en grande partie erroné, mais qui me semble fortement ancré chez de nombreux e-commerçants :
l'amélioration de l'interface d'un site e-commerce en utilisant les bonnes pratiques du domaine est LA solution pour améliorer ses performances commerciales.

Certes, une analyse du site peut permettre de trouver des défauts de conception qui réduisent ses performances commerciales. Mais le fond du problème dans ce cas de figure se situe rarement à ce niveau.

De mon point de vue, la première chose à faire pour optimiser son taux de transformation, avant de lancer un chantier de refonte, c’est de s’assurer que l’on a visé juste sur 3 fondamentaux du e-commerce :

  • une offre adaptée à la vente en ligne.
  • une cible mature pour acheter en ligne
  • un trafic qualifié

L’attractivité de l’offre

Est-ce que vos prix sont bien placés par rapport à ceux de la concurrence, voire inférieurs ?

Si à offre égale, la réponse est non, voila déjà un élément à étudier pour être plus attractif et améliorer votre transformation. Mais si vous ne pouvez pas vous battre sur les prix (il vaut mieux éviter cette stratégie destructrice de valeur pour l’entreprise), il va falloir trouver d’autres axes de différenciation. Le conseil, l’aide au choix ? La rapidité de livraison ? Des garanties ? Le service après-vente ?

Si vos produits coûtent cher, plusieurs centaines d’euros, ne faut-il pas réfléchir à proposer des modes de paiement qui permettent de sécuriser l’achat ? Par exemple, un paiement en plusieurs fois sans frais pour réduire la douloureuse facture ? Ou un paiement à la livraison pour lever la crainte du client d’avancer beaucoup d’argent pour un produit qui pourrait ne pas convenir. Proposer un SAV plus performant ?

Si vos produits sont techniques, complexes à comprendre, personnalisables, et donc compliqués à vendre dans la vraie vie, dites-vous bien que le problème existera aussi sur un site internet. Il sera même pire, car il n’y a pas de vendeur physique pour aider le visiteur dans son choix. Dans ce cas, ne faut-il pas revoir son offre pour proposer des produits plus simples ? Dans quelle mesure peut-on fournir une aide au choix, une FAQ, un système de click-to-chat ou un numéro de téléphone pour obtenir l’aide d’un conseiller en ligne ?

Si vos produits sont lourds ou volumineux, il faudra probablement proposer une service de livraison à domicile, dans la pièce au choix du client, voire l'installation du produit sur place, sur rendez-vous. Et non pas une livraison "au cul du camion", comme je peux encore le voir trop souvent. Quand on habite seul, au 4ème étage, et qu'on travaille de 8h00 à 19h00, ce genre de service est crucial.

En résumé, la base d’un bon taux de transformation, c’est d’abord une offre complète (pas que le produit) adaptée, pensée pour la vente en ligne.

 

La maturité des clients

Etes-vous certain que vos clients sont mûrs pour acheter vos produits en ligne ?  Cette question peut sembler stupide en 2012, et pourtant elle peut parfois se révéler très pertinente.

A ce stade aucun outil, ni aucun consultant ne peut vous donner la réponse : rien ne vaut une étude terrain pour connaître les motivations et les freins à l’achat en ligne de vos clients potentiels.

Particulièrement en B2B, sur certains produits ou services, cette question est cruciale. En effet, le comportement d’achat ROPO - Research Online, Purchase Offline, en français, « recherche d’information sur le produit via internet mais achat dans un lieu de vente physique » est particulièrement persistant dans les entreprises. Les visiteurs du site génèrent donc une transformation indirecte qui n’est pas toujours comptabilisée par l’entreprise car celle-ci n’a pas le réflexe ou la capacité de tracer leur provenance.

 

La qualité du trafic 

Votre offre peut être présentée de manière très attractive dans votre site, et pourtant, elle reste délaissée par vos visiteurs. Dans ce cas, la première question à se poser est : mes visiteurs sont ils réellement des clients potentiels ?
Pour connaître la réponse, il convient d’étudier toutes les sources de trafic via Google Analytics, et le comportement des visiteurs sur les pages.  A nouveau, la qualité de l’interface du site n’est pas forcément en cause. La source du problème viendra plutôt du côté du ciblage de vos compagnes d’acquisition.

Si une grande partie du trafic n’est pas qualifié, aucune chance d’obtenir un bon taux de transformation, même avec une interface qui est irréprochable au niveau fonctionnel, ergonomique et graphique.

Un bon taux de transformation est donc aussi fortement conditionné par l’acquisition d’un trafic qualifié.

 

Au regard de ces 3 élements, vous comprenez que la valeur ajoutée d'un audit de site e-commerce se situe bien au delà de l'optimisation des fiches produits, ou du tunnel de commande. C'est une réflexion globale sur l'adéquation entre l'offre et la cible.

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