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Interview de Youen Chéné, fondateur de Driveo.fr, logiciel de gestion pour les auto-écoles

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Youen Chéné (prononcez Youn) est un entrepreneur du web, qui n’en est pas à son premier coup d’essai. Après avoir lancé Fermiersdacote.fr qui peine à s’imposer dans un marché très difficile, il s’est lancé dans une nouvelle aventure avec Driveo.fr, un logiciel de gestion en SaaS (service as a software) pour auto-écoles, qui dépoussière ce qui se faisait jusqu’à maintenant.

 

Dans cette interview, Youen fait le point sur ses 2 projets, partage avec nous son parcours, ses erreurs, et surtout les enseignements qu’il en a tiré pour rebondir, histoire que les futurs entrepreneurs du web en profitent aussi.

Bonjour Youen ! Présente nous rapidement ton parcours.

 

n624033371_7274.jpgJ’ai 30 ans et j’habite à Rouen. J’ai 7 ans d’expérience en tant qu'ingénieur puis consultant SOA pour des sociétés de services et de conseils. Je travaille en 3/5 depuis quelques années, ce qui me permet d’avoir du temps pour me consacrer à mes projets parallèles que sont Fermiersdacote.fr et depuis quelques mois Driveo.fr.

J’ai aussi un blog Youenchene.fr qui parle d’entreprenariat.

 

 

Justement, pourquoi et comment t’es tu lancé dans l’entreprenariat web ?

 

J’ai toujours eu l’esprit d’indépendance, et l’envie de monter ma propre entreprise. Etant fils d’agriculteur, je connais bien les contraintes et difficultés de ce métier, et j’ai eu l’idée de Fermiersdacote.fr, plateforme de vente directe entre producteurs et consommateurs.

 

 

Comment as tu travaillé pour créer le site ?

 

Entre 2 missions de consulting ! Les premiers schémas de l’interface de Fermiersdacote.fr ont été fait dans une chambre d’hôtel lors d’une mission à Clermont-Ferrand durant l’été 2007.

La SARL a été créée fin 2007 avec un ancien collègue. Nous avons financé le projet grâce à nos économies et l’aide de notre famille.

C’est à ce moment que j’ai demandé un temps partiel à mon employeur pour créer le site.

Nous avons mis 9 mois pour le développer intégralement. Nous avons travaillé avec un graphiste uniquement pour le logo et le design.

A date, il y a 150 fermiers qui sont inscrits sur le site



Quel est le modèle économique de Fermiersdacote.fr ?

 

L’inscription sur le site est gratuite et la mise en relation avec les consommateurs aussi. Nous prenons juste une commission au producteur en échange d’une mise en avant de ses produits dans le moteur de recherche et sur la page d’accueil, mais ce service n’est pas obligatoire.

Nous  comptons aussi sur des revenus issus de la vente d’espace publicitaire avec Adsense Google.



Et quels sont les résultats ?

 

Nous évoluons dans un contexte difficile. De nouveaux concurrents apparaissent tous les mois dont certains avec des gros budgets en publicité pour se faire connaître. On ne peut pas lutter. De plus nous avons cumulé les erreurs.

 

La 1ère version du site n’était pas bonne en terme d’ergonomie et de référencement. Le taux de transformation était mauvais. Du coup, nous avons dépensé inutilement de l’argent en publicité pour créer du trafic et recruter des nouveaux producteurs, sans résultats.

 

Nous avons fait une refonte du site en 2008 pour pallier à ce problème de conception, et le nombre de producteur a doublé en quelques mois après sa sortie, ainsi que le trafic organique (NDLR : le trafic issu des moteurs de recherche).

 

L’autre erreur est que nous n’avons pas mis à l’épreuve le site et son modèle économique avec une version beta, avant de nous lancer officiellement.

 

Il faut savoir que ce type de service d’intermédiation est très difficile à monétiser car il y a très peu de marge sur les produits alimentaires proposés dans le site. Les producteurs proposent leurs produits quasiment au même prix que dans les réseaux de la grande distribution, mais de bien meilleure qualité.

 

Enfin, le principal associé est parti en cours de route, donc nous avons été très affecté sur ce que j’appelle l’exécution du site, et donc sa qualité: les améliorations en continue, les mises à jours, etc.

 

Finalement, nous avons arrêté l’animation commerciale début 2009 car ce n’était pas viable économiquement. Mais le site continue de fonctionner.

 

 

Donc en résumé, si tu avais 2 leçons à tirer de cette première aventure ?

 

Ne pas investir en publicité et marketing tant que la partie commerciale (le modèle économique + l’interface du site) n’est pas au point.

 

Je pense aussi qu’il ne faut pas monter sa structure trop tôt car on perd beaucoup de temps en paperasse administrative et en frais divers à un stade du projet où il y a trop de choses critiques à valider avant de se lancer en « relative sécurité ». Il vaut mieux d’abord tester le concept auprès du public, et ensuite se lancer sur des  bonnes bases car le retour sur investissement sera plus rapide.

 


Du coup, comment es-tu passé à Driveo.fr car ces 2 projets n’ont rien à voir ?

 

Oui, ce fut une opportunité qui s’est présentée fin 2008. La société a été contactée pour développer un logiciel d’auto-école nouvelle génération. C’est un progiciel en Saas (software as a service) qui permet à l’auto école de gérer toute son activité en ligne.

On a regardé le marché et on s’est rendu compte qu’il y avait un beau marché. Nous avons proposé de réaliser le logiciel et de le lancer à notre compte avec cette auto-école qui nous a servi de client pilote.



Tu t’y es pris autrement cette fois ?

 

Oui ! Nous avons commencé par ouvrir le site en beta privé de janvier à juin 2009 avec cette auto-école pour tester les processus. Nous avons vite étendu le test sur d'autres auto-écoles pour compléter l'étude.

Nous avons a eu un feedback sur plein de petits détails « métier » qui nous a permis de corriger et d’améliorer le logiciel de manière très pointue.

 

D’autre part, le modèle économique retenu pour commercialiser Driveo est connu, simple à comprendre, et donc plus efficace.

 

L’ouverture au public a été faite en juin pour un lancement officiel en septembre 2009

 

La qualité d’exécution du site internet est vraiment essentielle dans un projet comme celui là, car l’interface est le seul moyen de contact avec le client, pour le convaincre d’utiliser le produit.

 


Comment fonctionne Driveo concrètement ?

 

C’est un logiciel accessible en ligne uniquement, qui permet aux auto-écoles de gérer toute leur activité :

  • gérer les dossiers des élèves, le planning des cours,
  • faire des rapports de retour de conduite
  • voir l'évolution des inscriptions, du chiffre d'affaire,
  • gérer la comptabilité, les impayés, …

 

Pour les élèves, ils peuvent se connecter à un compte personnel qui leur donne accès au planning de cours, sa fiche profil, son moniteur, ses paiements.

Il y a même une interface sociale Facebook  qui permet de déclencher un message sur son mur quand il a son permis, pour le faire savoir à tous ses amis.

 

Par contre, ce n’est pas du tout un logiciel de e-learning. La solution pourra être complété par une solution de e-learning à l'avenir.

 

 

Quel est le modèle économique ? Et les résultats ?

 

Nous exploitons le service sur un modèle d’abonnement. Le forfait de base est à 9,99 euros/mois, puis l’auto-école peut souscrire à un forfait plus évolué pour avoir accès à plus de fonctionnalités, comme le multi-agence.

 

Et nous avons dépassé Fermiersdacôte.fr dès le début, grâce à un modèle économique basé sur un CA récurrent.

 

 

Quelles sont les prochaines étapes au niveau de la stratégie commerciale et marketing ?

 

Maintenant que nous sommes sûrs de la qualité du service, l'équipe s'est agrandie avec l'arrivée d'un directeur commerciale qui a commencé à prendre en charge l'ensemble de la stratégie commerciale et marketing.

 

Nous avons déjà mis en place un système de revendeur avec les sociétés d’assistance et de dépannage informatique qui sont souvent amenées à intervenir chez ce type de clients.

 

Nous avons fait des Adwords mais les résultats sont assez décevants.

 


Tu es confiant pour l’avenir ?

 

Oui, car nous sommes les seuls à proposer ce type de solution en France, et il n’y a eu aucune innovation dans ce domaine depuis des années,

Le marché est très prometteur car il y a plus de 8 000 auto-écoles en France dont une moitié qui fonctionnent encore sur des moyens traditionnels (papier).

Enfin, le prix du service est sans commune mesure avec des logiciels concurrents qui coutent parfois plus de 2 000 euros.

 

L’activité devrait être rentable courant 2010, dans le sens ou nous pensons attendre le seuil d’autofinancement, et nous pourrions envisager notre premier salaire pour 2011.

 

Mais pour nous développer, il faudra des capitaux. Nous nous concentrons sur la France, et verrons ensuite pour l’international, car il faut adapter le logiciel aux particularités locales du permis de conduire.

 


Merci Youen et bonne continuation !

Commentaires

  • Merci pour avoir partagé votre parcours. Ce genre d'article permet d'éviter certaines erreurs lorsqu'on débute.

  • Merci d'avoir eu l'honnêteté d'avoir partager
    vos doutes et vos erreurs...
    Interview enrichissante
    Bonne continuation

  • Merci pour cette Interview, c'est toujours intéressant de découvrir les erreurs et les conseils d'autres entrepreneur.

    Bonne continuation Youen ton projet à l'air d'être bien parti. :)

    Pierre

  • interview très interessante et constructive ce n'est pas tous les jours qu'on le croise ce genre de profil, très belle réussite en tout cas

  • en effet, intervention très intéressant et parcours très enrichissants...

  • très intéressante cette interview moi qui ait pensé un moment à passer le concours pour être moniteur auto école

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